Programme de Mars 2018

 

EDITO

Mercredi 17 janvier, le gouvernement annonce l’abandon du projet
d’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes.

Samedi 10 février, 30.000 personnes viennent fêter la victoire sur la
zone. Et toc la ZAD !

Jeudi 22 février, le gouvernement mandate 500 gendarmes mobiles pour
expulser la forêt de Bure.

Les semaines précédentes le comité Dijon-Bure construisait une
cabane-sleeping en kit dans l’espace activités des Tanneries pour
aménager le bois. Le jour des expulsions, on entend que l’État craint de
nouvelles constructions en dur dans la forêt.

L’avenir de la ZAD de NDDL ne se réduit pas à la construction ou à la
non-construction d’un dispositif aéroportuaire. La question est de
savoir si le mouvement peut assurer le maintien de l’usage autonome des
terres, des forêts et des habitats. Un usage qui échappe aux
institutions légales qui font perdurer l’ordre établi (chambre
d’agriculture, SAFER…).
Aujourd’hui, diverses initiatives cohabitent sur la zone et
s’enrichissent mutuellement. Certain-e-s paysan-ne-s se sont
installé-e-s avec un projet agricole légal. Plusieurs collectifs
exploitent illégalement des terres et mettent en place des chaînes de
production courtes pour soutenir le mouvement d’occupation et les luttes
en cours. Récemment, la création d’une association – Abracadabois – a
permis de penser une gestion autonome de la forêt de Rohanne. Le bois,
une fois scié, servira à de nouvelles constructions sur la zone.

La lutte continue, elle se déplace, elle fait peur ou rêver. Les
comités, les différentes entités du mouvement sont désormais appelées à
soutenir les usager.es du bocage en participant de près ou de loin au
processus de réappropriation des terres. En effet, 500-600 hectares sont
encore aujourd’hui aux mains des paysan.nes qui ont pourtant vendu leur
terre à Vinci. Le 28 février, une délégation rassemblant les différentes
composantes du mouvement a entamé des négociations avec l’État dans le
but d’obtenir un cadre juridique qui délègue la gestion des 1700
hectares de bocage à une entité issue du mouvement.

Sur la zone, de nombreuses tensions se cristallisent sur la question du
dialogue avec l’État. Il y a quelques années, l’espace autogéré des
Tanneries a fait le choix de s’engager dans un processus de négociation
avec la mairie qui a abouti à son déménagement. L’idée du relogement n’a
d’abord pas fait consensus entre nous. De vifs débats ont pu avoir lieu
et nous comprenons en partie ceux qui traversent la ZAD. Les enjeux liés
à cette phase de lutte qui s’ouvre, suite à l’abandon du projet, sont
déterminants. Il nous semble d’ailleurs nécessaire que les avis puissent
se confronter, les écueils pouvant être nombreux. À Dijon, nous avons
mis en perspective ces dangers avec notre volonté d’ancrer ce lieu dans
le temps et dans l’espace. La question du dialogue avec des autorités
légales reste complexe, elle est parsemée d’embûches et repose quoi
qu’il arrive sur un pari. Les lieux sont ce qu’on en fait, ici et
ailleurs.

Gérard Collomb a déclaré dans la foulée de l’abandon du projet
d’aéroport : « Il n’y aura pas d’autres ZAD. » Puisque nous aimons les
paris, nous relèverons celui-ci. Première étape pour le gagner,
rendez-vous les 3 et 4 mars à Bure !

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