EDITO
À partir du 5 décembre prochain: S’arrêter tout.e.s pour que tout leur monde s’arrête!
C’est une évidence, ce monde fonce droit dans le mur. La course effrénée au profit détruit notre planète, ses habitants et jusqu’à nos santés physique et mentale.
Il est donc urgent de s’arrêter. S’arrêter de travailler, pour réfléchir et pour lever la tête. S’arrêter pour discuter et s’organiser ensemble. S’arrêter pour mettre en commun nos colères et les rendre fertiles. Arrêter la production d’objets inutiles, les flux de marchandises et les jobs de merde. Arrêter les usines de pesticides, les chantiers de poubelles nucléaires et les sites de productions des armes de la police. Arrêter de subir l’arrogance de la bande à Macron et se rappeler des combats de nos ancien-ne-s pour une dignité collective. Arrêter de se résigner à laisser aux plus jeunes un monde en miettes. S’arrêter ensemble pour déborder les cadres, ouvrir les perspectives et explorer de nouvelles solidarités.
On rêve d’une grève ou les étudiants et les lycéens réinventent les camaraderies du mouvement ouvrier. On rêve d’une grève ou les galériennes, les précaires et les chômeurs soient les premiers de cordée. On rêve que l’explosion sociale jaune fluo, les drapeaux rouges syndicalistes, les espoirs verts écolos, les gilets noirs des migrants se rencontrent, s’inspirent mutuellement et tissent des complicités. On rêve qu’une rage féministe enflamme les rues. On rêve qu’il n’y est plus d’essence et qu’au détour de la marche à pied redevenue nécessaire, on se parle dans la rue. On rêve qu’en ne travaillant plus, on est le temps de prendre un peu mieux soin les uns des autres. On rêve que les gens balancent leurs télés et invitent leurs voisins à partager la veillée. On rêve que, sur la lancée de ces derniers mois au Liban ou à HongKong, la grève soit mondiale et indéfinie. On rêve d’une grève qui ne soit qu’un début, une rencontre, une brèche.
Nous vous invitons à partir du 5 décembre à participer au mouvement et -qui sait- à défaire le gouvernement Macron. Comme le disent nos camarades en révolte au Chili: « lutter jusqu’à ce que la vie en vaille la peine! »
PS de dernière minute: on rêve aussi que les victoires anciennes ou récentes nous donnent de la force. On pense pour ces dernières particulièrement aux ami-e-s du quartier libre des Lentillères qui après une lutte acharnée de 10 ans viennent de faire renoncer la mairie au plan urbanistique qui menaçaient les terres maraîchères! Bravo et merci à toutes les personnes qui font vivre ce lieu! Le maire a menacé aussitôt d’expulsion les habitant-e-s qui lui ont pourtant fait ouvrir les yeux sur l’absurdité du projet. Affaire à suivre mais pour le moment les lentillères ont gagné la première manche, comptez sur nous pour les soutenir dans la seconde..
Published by