vive les ateliers autogérés!

En mars c’est l’atelier d’impression des Tanneries qui a la parole.
Les Tanneries ont été ouvertes il y a déjà un ptit moment. Beaucoup des personnes qui fréquentent le lieu aujourd’hui n’étaient pas nées ou n’avaient pas encore comme préoccupation de détruire ce monde et d’en construire un autre. En 1998 en France on est dans la queue de comète de la grosse vague punk, Aux Tanneries les concerts s’enchainent et un des leitmotiv du mouvement, le D.I.Y, viens s’incarner dans le dédale des tanneries I. Entre anarcho-autonome et punk ça bricole des vélos, ça bidouille des ordis, et ça discute des prochaines manifs.
Pour savoir comment faire tout ça, y’a tous les zines et brochures qui trainent partout, des photocopieuses impriment des collages qui annoncent les évènements a venir et bonnes adresses des bas fonds dijonnais.
Y’a une quinzaine d’années arrive une nouvelle machine -la riso- dans l’atelier-impression/cyber café, au fond à droite de la halle des anciennes tanneries. Alors la diffusions des idées passe à la vitesse supérieure. 100 passages par minute, et deux couleurs possible, rouge et noir. Le choix des coloris n’est pas un hasard. A la fin d’une réu, on peut alors aller gribouiller sur un coin de table un bout d’affiche et hop y’a plus qu’à aller coller.
La machine a déménagé avec les tanneries, enfouie dans l’immensité du matériel ramené d’un lieu à un autre, au moment où elle retrouve une place c’est carrément une pièce pour elle. Dans la riso on s’équipe encore plus, le rose fluo arrive et tous les tracts deviennent rose et noir jusqu’à l’écoeurement. Heureusement plein d’autres couleurs viennent prendre la relève. La « riso » devient alors un endroit où se croisent les gens qui viennent imprimer l’affiche de la prochaine boum-boum-boum des Lentillères et des faucheurs volontaires. On y fabrique des centaines de brochures pour partager des idées, des milliers de cartes postales contre le nucléaire et son monde tout pourri ou parce que les chatons c’est mignon. On a fabriqué des livres avec la machine à relier qui parlent d’amour et de bagnole. On a imprimé des milliers de tracts en jaune et noir devinez pourquoi. Et aussi des trucs révolutionnaires en violet et vert, des stickers avec des flammes et des coeurs.
Tout ça on l’a fait en bricolant les machines, en en dépouillant une pour rhabiller l’autre, en passant des coups de fil à nos camarades d’atelier pour comprendre les problèmes. DIY pour le meilleur et le pire, beaucoup de fatigue et plein de coup de stress mais wahoooou on a une imprimerie de folie….jusqu’à ce qu’on tire nos machines jusqu’au bout du bout du bout. Alors au mois de février les machines se taisent, c’est fini, plus rien ne sort, le papier n’as plus la parole. Panne,obsolescence programmée, constructeur qui ne fabrique plus les pièces de
rechange. On ne désespère pas, et on peut mesurer avec notre atelier à l’arrêt à quel point il est un maillon essentiel de ce qui se passe aux tanneries. quelque jours avant la sortie de ce programme, au moment de l’équinoxe, une solution a été trouvée.
. De l’encre sur du papier et sur nos doigts.
On fête le retour du printemps avec de nouveau un programme papier, vive les ateliers autogérés!
le tanneriso-crew

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